Andy Kollegger a été membre de la direction de l’ASM pendant sept ans, dont quatre en tant que vice-président Suisse alémanique. «unisono» l’a rencontré pour une rétrospective. Si la période de la pandémie s’est révélée particulièrement marquante pour «Mister Corona», Andy Kollegger s’est distingué à bien d’autres égards encore.
Andy Kollegger, à l’évocation de votre mandat, qu’est-ce qui vous vient en premier lieu à l’esprit?
La période de la pandémie. Elle nous a certes tous marqués, mais nous, au sein de l’ASM, particulièrement. Nous avons alors subi une énorme pression, car nous devions émettre des recommandations et nous assurer qu’elles allaient fonctionner et répondre aux prescriptions du Conseil fédéral. Le tout en sachant pertinemment qu’elles ne feraient pas l’unanimité.
Quels ont été vos principaux projets?
Tout d’abord, la mise en œuvre des mesures de lutte contre le coronavirus, conseils, informations – newsletters – et mise en place de l’aide financière à la clé. Ensuite, la discussion sur la stratégie qui a suivi peu après. Je crois que nous formions le troisième groupe de travail à nous occuper de la stratégie et à la faire progresser. Et enfin, le Prix Musique, une grande source de plaisir. Je trouve cet événement tout simplement génial. En plus de mon engagement dans d’autres dossiers de l’ASM, je me suis toujours battu pour que sa direction ne soit pas active sur le plan opérationnel.

Vous vous êtes engagé à renforcer le positionnement politique de l’ASM.
En tant qu’association, nous avons siégé au sein de la Taskforce Culture et ainsi pu intervenir lors de ses rencontres avec le Conseil fédéral. A titre de représentant de l’ASM, je travaille également au sein du comité du Conseil Suisse de la Musique, où s’implique également le groupe parlementaire en charge de la musique et où j’ai pu défendre nos intérêts politiques lors de ses rencontres semestrielles. Nous devons ici encore nous occuper de mon remplacement.

Markus Maurer va vous succéder. Que lui souhaitez-vous?
D’avoir la sérénité nécessaire pour changer ce qui peut l’être et accepter ce qui ne peut pas l’être. De même, puisse-t-il se réjouir de porter son regard au-delà des frontières cantonales, de rendre visite à d’autres associations cantonales et de garder une vue d’ensemble. C’est une situation agréable dont il faut profiter. Markus s’intégrera bien au sein de la direction, tant sur le plan professionnel qu’au niveau humain. Je crois que je peux partir avec la conscience tranquille. [sourire satisfait]

Qu’est-ce qui vous manquera?
Les contacts au-delà du canton et de la Suisse orientale. Mais mes collègues de la direction l’ASM, avec lesquels j’entretenais d’excellentes relations, vont également me manquer. Et en même temps, je suis content de pouvoir alléger quelque peu la charge, car un changement professionnel va me placer face à de nouvelle sollicitations.
Les défis n’ont d’ailleurs certainement pas manqué…
Oui, la double charge de président de l’Association cantonale des musiques grisonnes et de vice-président de l’ASM. Le cumul des deux fonctions a parfois engendré certains conflits d’intérêts. Je suis donc ravi que ma démission me «libère» de ce poids.
Venons-en à votre quotidien. En quoi a-t-il changé depuis l’AD?
Jusqu’au 1er avril, j’exerçais une activité indépendante qui me permettait d’organiser mon temps plus librement. Mais désormais, en tant que président de la direction de la compagnie d’électricité Davos AG, je dispose de moins de flexibilité. Cela dit, ma décision de quitter la direction de l’ASM n’a pas été motivée par ce changement d’orientation professionnelle.
Lors de l’hommage qu’elle vous a rendu, Luana Menoud-Baldi a dit que vous vous êtes imprégné de la vision de l’ASM. En quoi avez-vous dès lors «uni, ému et fasciné»?
J’ai peut-être suscité une certaine fascination en assumant pleinement mes actes. Mes démarches de mise en avant du Prix Musique venaient du cœur; je ne les jamais considérées comme une corvée. Pour ce qui est d’unir, j’ai essayé de mettre à profit mes contacts au sein des associations cantonales pour mieux les relier à l’ASM. Quant à l’émotion, j’ai donné des impulsions à la direction de l’ASM et j’ai essayé de la faire avancer. Alors que de nombreuses associations ont mis leurs activités en veille pendant la pandémie, nous avons profité de cette période pour dynamiser l’ensemble du paysage musical.

«Il a été pour les associations culturelles amateurs l’étoile qui brillait dans la noirceur du ciel de la pandémie», a affirmé Luana Menoud-Baldi dans son éloge.
Facile d’être l’étoile qui brille lorsque tout le monde y met du sien! Nous formions une équipe bien rodée. Aux «heures de pointe», nous étions jusqu’à 18 personnes à œuvrer pour mettre en place l’aide financière. Tout le monde a fait preuve d’une motivation sans faille et la collaboration s’est déroulée sans heurts – traducteurs, graphiste pour la newsletter, contacts au sein du Conseil de la Musique, à la Confédération, etc. Pouvoir compter sur un bon réseau a constitué un atout inestimable. Tout a parfaitement interagi. Ma contribution était peut-être importante, mais celle des autres l’était tout autant.

Que signifie à vos yeux le cristal de l’ASM que vous avez reçu?
La distinction en elle-même est, pour moi, bien moins importante que la reconnaissance et l’estime. J’ai reçu de fantastiques retours et jamais je n’aurais pu imaginer que mon travail serait perçu avec autant de bienveillance et loué à ce point. Je crois que j’ai choisi le meilleur moment pour m’en aller.
Entre nous soit dit
Mer ou montagne?
Je vis depuis peu à Davos et, en tant que Davosien, je ne peux pas préférer la mer [rires]. Disons que lorsque je reste longtemps à la montagne, la mer finit par me manquer.
Renouveau ou stabilité?
Für mich ist im Moment alles neu – das Unternehmen, das Anstellungsverhältnis, die Wohnung, die Umgebung, das Umfeld. Es gab viele Veränderungen in letzter Zeit, die sich jedoch alle gut entwickelt haben: Der schöne Abschluss beim SBV, ein geglückter Start im neuen Job, in der neuen Wohnung fühle ich mich wohl und Davos als neuer Wohnort ist mir auch nicht ganz fremd.
Travail ou loisir?
L’idéal est d’exercer un métier qui nous plaît suffisamment pour ne pas avoir à trouver un loisir à des fins d’équilibre.
Famille ou amis?
L’association cantonale est en quelque sorte ma famille.
Rêve ou objectif de vie?
J’aimerais encore réaliser de nombreux rêves, notamment obtenir le brevet de navigation en haute mer.
Prestige ou modèle?
Modèle. C’est ce que je tends à être personnellement. Arnold Spescha en est un pour moi.
Lettre ou téléphone?
J’ai eu de nombreuses relations épistolaires par le passé. J’ai conservé toutes ces lettres, que j’aimerais relire un jour.
Pleins gaz ou «dans un fauteuil»?
Pleins gaz, même si je dois avouer avoir envie de souffler et que j’espère que les choses vont se calmer à partir de la mi-juin. Pour l’instant, je passe du bureau professionnel au bureau privé et je continue à travailler… pour l’association cantonale, la fête cantonale des musiques à Klosters et d’autres mandats.
Photographie ou dessin?
J’aime beaucoup la photographie et je n’exclus pas de monter un jour une exposition. Par exemple des images de nuages ou de véhicules du monde.
Société de musique ou de gymnastique?
J’ai exprimé le souhait de pouvoir bientôt me remettre à la basse mib au sein d’une société. Les appels du pied que j’ai reçus m’ont fait plaisir. Mais avant de reprendre le collier au sein d’une formation, il me faut reprendre des cours.