Compositeur, arrangeur et directeur, Jeremy Rossier vit par et pour la musique à vent. A 34 ans, il a déjà signé bien des projets et ne compte pas s’arrêter là. Bref entretien.
Jeremy Rossier, pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
J’ai grandi au Val-de-Ruz, dans le canton de Neuchâtel. Depuis 2020, je vis à La Chaux-du-Milieu. Outre mes activités de compositeur et d’arrangeur, je dirige la fanfare de La Chaux-du-Milieu, l’Union de Cornaux et l’Ouvrière de Chézard-Saint-Martin. Je suis titulaire d’un master en histoire et esthétique du cinéma. J’ai commencé la trompette à l’âge de 10 ans à la fanfare de Fontainemelon et ai obtenu un certificat d’études non professionnel au conservatoire. J’ai étudié la composition et l’arrangement avec Steve Muriset et Vincent Pellet, et la direction avec Raymond Gobbo et Vincent Baroni.
Cet été, vous avez dirigé pour la onzième et dernière fois le camp musical de l’Association des Musiques Neuchâteloises. Quelques mots sur cette décennie au service des jeunes?
Pendant ces 11 ans, j’ai été responsable du recrutement des moniteurs, de l’élaboration du programme musical, de l’organisation des répétitions et des animations, ainsi que de la recherche du fil rouge du concert final. J’ai toujours eu à cœur d’offrir aux participants une expérience musicale complète et passionnée pendant toute la durée du camp. Sans oublier les liens d’amitié ainsi tissés, qui font pour moi partie intégrante de l’apprentissage musical.
L’enseignement et la transmission, des critères importants à vos yeux?
Vivre de la musique implique un devoir envers les jeunes, celui de leur transmettre notre passion. Ce qui est essentiel pour pérenniser la pratique de la musique à vent. Et cette transmission devient une passion en elle-même.
Au printemps dernier, vous avez arrangé des extraits de la musique du film «Le Seigneur des Anneaux» pour un spectacle. Comment ce projet s’est-il déroulé?
Ce fut un véritable défi. Il a d’abord fallu convaincre trois sociétés de musique d’unir leurs forces, puis organiser les répétitions en différents endroits. Ensuite, retranscrire pour orchestre à vents la musique originellement écrite pour orchestre symphonique. J’ai structuré l’arrangement en six mouvements, avec l’idée de raconter une véritable histoire musicale. Le jeu en a valu la chandelle: près de 700 spectateurs en trois représentations.
Quelques mots à propos de votre propre entreprise, Artventure?
C’est une manière de concrétiser et structurer ce que je fais depuis plusieurs années: arranger, composer et travailler sur des projets musicaux pour des sociétés de musique, des compagnies de théâtre ou des réalisateurs de cinéma.
Quels sont vos futurs projets?
Je viens de terminer un ciné-concert pour La Fanfare La Lyre du Crêt (FR), sur un film de Charlie Chaplin, qui sera joué en février 2025. Actuellement, je travaille sur une comédie musicale, «L’Ombre d’une fausse note», qui sera créée par la compagnie L’Avant-Scène Opéra à Neuchâtel à partir de décembre 2024. Un projet inédit pour moi, car c’est la première fois que je compose pour des chanteurs.